La Vérité sur Marie
La fenêtre de la chambre se referma alors lentement toute seule, puis revint sur elle-même et claqua violemment, dans un tremblement de verre et de vitres, tandis que la pluie se mettait brusquement à tomber à grosses gouttes dans la rue. Marie regardait les trombes d’eau s’abattre dans la nuit par l’encadrement de la fenêtre, un rideau de pluie noire qui se mouvait latéralement et traversait les faisceaux des réverbères dans des sautes de vent tourbillonnantes. Le tonnerre gronda dans le même temps, plusieurs fois d’affilée, illuminant le ciel d’un réseau d’éclairs arborescents aux multiples ramifications électrisées. La pluie redoubla de violence et se mit à entrer dans la chambre, rebondissant sur les vitres et le parquet au voisinage de la fenêtre. Marie se sentait bien, nue sous les draps à l’abri de l’orage, les sens exacerbés dans le noir, les yeux brillants dans les éclaires, savourant avec volupté la dimension érotique du plaisir qu’il y a à jouir de l’orage dans la chaleur d’un lit, la fenêtre ouverte dans la nuit, quand le ciel se déchire et les éléments se déchaînent.
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